Une piscine qui fit la gloire de Paris-Plage
Créée en 1929 par l’architecte André Bérard, la piscine marine du Touquet-Paris-Plage fut inaugurée le 28 Mai 1931 et décrite comme la plus grande piscine d’Europe. Le grand plongeoir reliait les deux cheminées de la chaufferie et cadrait le couché de soleil au sortir de la rue St Jean. Ayant les dimensions Olympiques d’avant la seconde guerre mondiale, elle mesurait 66,66 m de long sur 25 m de large avec une profondeur allant de 0,60 m à 5 m au niveau du plongeoir. Elle contenait 2 744 m3 d’eau de mer captée devant la plage, filtrée, stérilisée et réchauffée. Quatre plongeoirs aux hauteurs respectives de 1, 3, 5 et 10m renforçaient auprès du public le pouvoir d'attraction du bassin, mais permettaient surtout l'organisation de compétitions de plongeons.
Une piscine faite pour le public
Pour loger le public, deux gradins disposés en arc autour de la piscine pouvaient accueillir près de 2 000 personnes. La structure était également équipée de 500 cabines, de salles de repos et de massages et complétée de coiffeurs et de librairies. Le très populaire "Bar du soleil", situé à gauche du plongeoir, où l'on venait prendre un verre, mais également acheter son ticket de bain, comptabilisait parfois jusqu’à 5 000 entrées.
Le souvenir d'un directeur formidable
Auguste Ducorro fut nommé directeur de la piscine en 1935. Très apprécié de ses employés, certains racontent qu’il les renvoyait chez eux lorsqu’il savait, qu’en fonction du temps, il n’aurait pas besoin d’eux. Sa fille, Arlette Bonas, raconte également qu’elle se souvient que son père portait des chaussures à semelles de crêpe qui glissaient et que, lorsqu’il vérifiait que le bassin avait bien été nettoyé, il lui arrivait d’y glisser entièrement habillé, sous les rires des enfants présents. Disparu en 1987, à l’âge de 93 ans, son fils, Guy, aimait à dire en souriant que « l’air de la piscine conservait drôlement ».
La restauration de la piscine
Durant la seconde guerre, la piscine ne fut pas épargnée. Non entretenue durant l'occupation allemande et sous l'effet d'un ensablement progressif, le bassin se détériora considérable- ment, tandis que les plongeoirs furent démolis par les allemands. En 1947, on confia à l'architecte Louis Quetelart la restauration des lieux. Celui-ci permit la remise en service du célèbre bassin.
Le nouveau plongeoir
Dans le projet de restauration de la piscine, l'architecte Louis Quételart érigea notamment un nouveau plongeoir que l'on considérera comme le symbole de la modernité du Touquet d'après-guerre. En 1950 la piscine rouvrit ses portes. Durant 35 ans la piscine retrouva son succès au rythme de ses manifestations. Cependant la non-conformité des lieux avec les règlements en vigueur et ses coûts importants de fonctionnement, condui- sirent à abandonner la piscine. Elle fut détruite et remplacée par l'actuel parc de loisirs aquatiques, l'aqualud. Le plongeoir des années 1950, aujourd’hui intégré aux installations de l'Aqualud, demeure le seul témoignage de cette construction.
Un lieu de fête sur la plage
La piscine de Paris-Plage, de par son bassin d'eau de mer aux dimensions impressionnantes, offrait un formidable plan d'eau, propice à l'organisation de concours de plongeons et de compétitions de water-polo. Mais bien au delà des joies de la natation, elle était également le théâtre de nombreuses fêtes où l'on utilisait la piscine comme un décor fabuleux face à la mer. Ainsi, se sont multipliés durant les années folles les défilés de mode dédiés aux dernières tendances parisiennes de maillots de bain et de paréos, tandis que la tradition estivale du concours du plus beau bébé, perpétrée aujourd'hui encore, alternait avec les combats de boxe et les feux d'artifice, au rythme d'un été que l'on s'évertuait à passer le plus possible sur la plage.
Le retour de la vie sur la plage
Avant la guerre, la librairie de la plage, avec un ensemble de bars de plage, faisait partie du vaste complexe balnéaire étalé autour de la piscine. Bien que disparus après la guerre, ces lieux de vie sur la plage ont repris récemment à travers l'émergence de nouveaux bars de plage et de nouvelles structures d'accueil. Le Touquet revit sur sa plage.
Un symbole de Paris-Plage qui traverse les époques
Aujourd'hui le nouveau plongeoir des années 1950 domine encore la plage et les installations du parc aquatique de l'Aqualud. Il s'affiche comme symbole d'une époque révolue dans le paysage de la nouvelle place du Centenaire.
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