Un marché traditionnel très populaire
Le marché du Touquet perpétue la tradition des marchés typiquement français particulièrement appréciée des visiteurs étrangers. La halle abrite les poissonneries traditionnelles des bords de mer et fait la part belle aux produits du terroir issus des campagnes de l'arrière pays. On y retrouve l'ensemble des produits locaux en provenance des fermes des environs, tandis que sur la place se décline toute la diversité des produits utiles, de l'habillement adapté à chaque saison, en passant par l'artisanat et la décoration jusqu'aux ustensiles de cuisine. Le marché du Touquet est, grâce à ce dynamisme, un marché complet qui anime le coeur de ville chaque jeudi et samedi durant toute l'année, de 8H15 à 13H, le lundi en plus, durant l'été. Pour les jours et horaires précis du marché, consulter le site officiel du Touquet-Paris-Plage sur www.lestouquettois.fr .
Un équipement reflétant le développement de la vie citadine
Cet élément important de l’architecture touquettoise s’inscrit dans les équipements publics dont les stations balnéaires se sont dotées durant la période de l’entre-deux-guerres. L’intérêt architectural de l’édifice fut reconnu lors de son inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, le 24 janvier 1996.
Le marché, ouvre de concours
En 1927, alors que l'on construit le nouvel hôtel des postes de Paris-Plage à la place de l'ancienne chapelle Saint André que l'on avait reconvertie en halle de marché depuis l'ouverture de l'église Sainte Jeanne d'Arc, on pense à recréer ailleurs un marché plus vaste, digne des ambitions de Paris-Plage. C'est l'ancienne place de la demi-lune qui est choisie. Un concours public d’architecture est alors organisé par la municipalité de l'époque pour la construction d’un marché couvert à l'endroit retenu.
Le projet de l'architecte Henry-Léon Bloch
Lorsque le jeune architecte Henry-Léon Bloch présente son projet, il séduit pour son respect de l'histoire identitaire de Paris-Plage, à travers deux atouts majeurs :
1) le déploiement de l’édifice en demi-cercle sur un diamètre de 84 m préserve et met en valeur l'ancienne place de la demi-lune
2) le percement d'une arche au centre de l'édifice empêche le barrage de la "grande rue" qui deviendra plus tard la rue Jean Monnet, préservant la perspective vers la mer depuis le jardin d'Ypres. La construction s’achève en 1932, tandis que la station atteint son apogée. La réception définitive des travaux aura lieu en mars 1933.
Une arche monumentale
L'édifice avait été conçu pour enjamber la Grande Rue, aujourd'hui renommée avenue Jean Monnet, grâce à une arche centrale de 10,40 m de haut et de 12 m de large. Cette voûte monumentale permit de préserver la circulation sur l'avenue dans les deux sens, tout en maintenant la continuité de la halle.
La "clé de voûte" de l'héritage du projet de Mayville
L’atout majeur du projet présenté par l’architecte Henry-Léon Bloch fut de conserver la perspective reliant la forêt à la mer qui avait été imaginée par John Whitley, en 1872, avec
l'ambitieux projet urbanistique de Mayville. Bien que ne figurant pas à l'époque dans ce projet, la construction de la halle du marché couvert préserve, en 1932, non seulement la perspective du
jardin d'Ypres vers la plage, mais apporte également l'élément manquant au projet de Mayville en formant
désormais un triangle architectural avec l'hôtel de ville et l'église Jeanne d'Arc. L'élégante halle personnalisée par sa voûte monumentale ornée de son horloge, s'inscrit aujourd'hui comme emblème du patrimoine
architectural touquettois.
La structure architecturale
Sur le plan architectural, la structure du bâtiment répond au style régional. Il s’organise en une série d’arcs de plein cintre soutenus par des piédroits cylindriques construits en pierre de Baincthun.
Une toiture régionale portée par une charpente spectaculaire
La toiture, conçue pour résister aux tempêtes, est composée de 270 000 tuiles plates du boulonnais (76 tuiles au m²), soulevées par 20 lucarnes discrètes. Elle est portées par une charpente apparente en bois spectaculaire, formée par une succession de fermes volontairement surdimensionnées pour accentuer la pente du toit et l’effet de puissance de la structure.
Les trois pignons de la façade
Trois pignons scandent harmonieusement l’édifice, apportant du rythme à la façade déployée en arc et de la rigueur par un effet de symétrie autour de l'arche centrale. Leur ornementation de faux pans de bois cimentés renforcent l’influence normande traditionnellement reprise dans le style architectural de Paris-Plage.
L’horloge de la grande arche, élément central de l'architecture du marché couvert.
L'originalité de l'horloge, érigée au dessus de la voûte centrale, réside dans son im- plantation par rapport au pignon de l’arche. Positionnée en avancée, elle se loge entre sa base, formée par une clé de voute originale au sommet de la voûte et sa couverture, formée par une avancée de la toiture en forme dite de « cul de geai ». Ce principe de toiture écrasée avait pour effet d'adoucir la pointe du pignon. On l'utilisait beaucoup à l’époque dans l’architecture domestique. L’élégance ainsi gagnée par cette forme atypique rompait avec l’architecture traditionnelle.
Fonctionnalité et esthétisme
Le marché couvert du Touquet se veut néanmoins moderne par le choix de ses matériaux et sa fonctionnalité. Les carreaux de grés recouvrant les allèges, les cimaises sur les murs et la forme des étals en rectangle, permirent de répondre aux exigeances d'hygiène et aux besoins pratiques de l'organisation du marché, tout en apportant une touche esthétique, avec des angles biseautés et la présence d'une fresque de carreaux bleus sur la tranche des étals.
Des étals en arc de cercle
La disposition des étals en arc de cercle permet une organisation rationnelle de la vente et une implantation pratique des accès techniques à l’arrière. Le projet prévoyait également une très grande cave subsistant aujourd’hui, complé- tée par un espace frigorifique en sous-sol non réalisé.
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